Quelques constats
Premier constat : Agora est difficile à installer
Alors que pour installer SPIP sous Windows™, il suffit de 10 minutes [1], la liste des utilisateurs d’Agora voit régulièrement revenir la question de comment l’installer.
Une fois installé, il est manifeste que tout est plus lent que dans SPIP [2].
Deuxième constat : Agora n’est pas internationalisé
Pour s’en rendre compte, il suffit de naviguer dans l’interface d’administration en sélectionnant une autre langue que le français. Tout ce qui s’affiche encore en français n’est pas traduit.
Troisième constat : Agora est obsolète !
En effet, Agora est basé sur la version de SPIP 1.7.0, seule version de SPIP à partir de laquelle il soit possible de migrer vers Agora (toute autre possibilité de migration, dans un sens ou dans l’autre n’est pas prévue).
Or, les versions de SPIP 1.7.1 et 1.7.2 ont déjà vu des améliorations au niveau de la gestion du multilinguisme (parachevée dans la version 1.8 [3]) et l’apparition d’une nouvelle balise : #EXPOSER.
Mais la version 1.8 a apporté tellement de changements au niveau des possibilités des squelettes que l’on peut dire que l’on se retrouve devant un moteur de Formule 1 après avoir eu une brave 2 Chevaux ! Quelques exemples :
- L’imbrication de balises :
[<img str="(#LOGO_ARTICLE)"[ alt=(#DESCRIPTIF|attribut_html)] />]
- Boucle entre
<Bn>
et<BOUCLEn>
Quatrième constat : Agora est une usine à gaz
Architecture
Agora est architecturé selon une méthodologie objet (sans doute MVC) qui rend son code difficile à suivre. Est-ce une manière d’obscurcir le code, ou de ne le rendre accessible qu’à des sociétés commerciales ayant des ingénieurs en programmation maîtrisant une programmation par abstraction et couches métiers ?
Maintenance de plusieurs versions
De plus, il vient d’être décidé de maintenir non pas une mais deux versions d’Agora :
- la version stable officielle en production
- la version en cours de développement
en veillant à distinguer lors des commits ce qui est de l’ordre d’une nouvelle fonctionnalité et ce qui est de l’ordre de la correction de bug, qui dans ce dernier cas doit être propagée aux deux versions.
Autant dire que ce genre de politique ferme la porte à beaucoup de monde quant à la capacité à pouvoir s’intégrer au projet.
Pourquoi alors utiliser Agora ?
Personnellement, j’ai utilisé Agora pour sa newsletter intégrée. Mais la donne va changer avec l’excellent travail fourni par BoOz avec SPIP-Listes.
Une autre raison de choisir Agora est la possibilité de disposer des rédacteurs restreints qui ne voient que leurs rubriques. Ça peut être particulièrement utile sur des sites ayant 4000 rubriques tel que celui du Ministère des Affaires Étrangères.
Enfin, Agora dispose de plus de niveaux de validation et d’utilisateurs que SPIP, ce qui lui permet d’être plus adapté à un modèle de prise de décision très hiérarchisé comme dans l’Administration.
Pourquoi Agora est bon pour SPIP ?
Agora : une référence intéressante
Il est toujours pratique, dans le cadre d’une négociation commerciale de pouvoir dire que le site du Premier Ministre et celui de l’ANPE « tournent sous SPIP » [4].
Qu’on le veuille ou non, Agora a donné à SPIP une couverture médiatique et une reconnaissance publique qu’il n’avait pas encore (face à des Directions Informatiques gavées de java, J2EE, Zope…).
Agora : un stimulant de SPIP ?
Les avis sur la question sont partagés. La communauté de SPIP se défend d’avoir été piquée au vif par Agora.
Et pourtant… Après la sortie d’Agora :
- la communauté des traducteurs de SPIP a produit encore plus de langues
- le manuel d’utilisation de SPIP a été largement amélioré [5]
- un nouveau développeur a été intégré aux « mousquetaires » avec dans son bagage le nouveau compilateur de SPIP (qui ouvre la voie au multi-bases, multi-SGBDR)
- la gestion des URL propres a été grandement améliorée
- SPIP intègre désormais un correcteur d’orthographe et un mode de pré-visualisation
- presque tous les éléments de SPIP peuvent être suivis via un flux RSS
- il est possible de faire des boucles SPIP sur des tables non SPIP
- l’interface d’administration a été complètement remaniée pour permettre de faire pratiquement toutes les opérations d’un seul clic
- une gestion centralisée des autorisations est en cours de préparation
- une version de l’interface d’administration conforme aux standards du W3C est en préparation
- un nouvel espace de travail collaboratif a vu le jour : SPIP-Zone
Coïncidence ou non, tout cela est largement bénéfique à la communauté SPIP.